[Fedora-fr-list] Organisation

Mathieu Bridon bochecha at fedoraproject.org
Sat Jul 24 08:05:10 UTC 2010


On 07/23/2010 08:17 PM, Jonathan MERCIER wrote:
> Malheureusement on perd un énorme vivier de contributeur potentiel sur
> Fedora-fr. En effet on est la communauté francophone et la 2ème
> communauté Fedora et on a un nombre de contributeur marginal.

La deuxième ? C'est hors-sujet ici, mais j'aimerais bien savoir où tu as 
pris les chiffres, et quels critères tu mesures.

> il serait intéressant de faire plus de publicité au près de notre
> communauté; et de se structurer différemment par exemple par un systeme
> de formation et de faire évoluer les contributeur par un système de
> "grade":
> - Réalisateur<Catégorie>
> - Formateur<Catégorie>
> - Apprenti<Catégorie>
>
> il y a différentes catégorie comme packager, développeur<langage>,
> traducteur, rédacteur documentation/magazine
>
> Ainsi par un tel système on aura un bon niveau de contributeur et un
> plus grand nombre.

Tu décris un système qui permet de faire monter les contributeurs en 
compétence de façon graduelle.

C'est très bien (et c'est déjà ce qu'on fait de façon informelle, les 
anciens aidant les nouveaux).

Mais ça ne répond pas à la vraie question : comment transformer un 
utilisateur en contributeur ? Parce qu'avant de l'aider à avancer sur le 
chemin de la contribution, il faut déjà qu'il ait décidé d'y aller. ;)

Là-dessus, je pense qu'au contraire il faut désacraliser les 
contributeurs. Si on a quelques héros qui font tout, les utilisateurs 
pensent que y a trop de taf, c'est trop dur, faut être super balaise 
pour faire ça.

Si au contraire on montre que c'est rien d'autre qu'un ensemble de 
petits trucs que n'importe qui peut faire, ceux qui ont déjà l'envie 
peuvent passer outre leur peur de la responsabilité.

Et le système que tu proposes va exactement à l'encontre de ça : le plus 
haut échelon est « réalisateur », donc avant tu peux rien faire ? Moi ce 
que j'en comprends, c'est qu'il faut déjà être apprenti puis formateur, 
les deux pendant un certain temps, et qu'ensuite seulement on a le droit 
de faire des trucs. C'est un investissement personnel bien trop 
important, personne ne le fera.

Dès le début un nouveau contributeur doit pouvoir faire quelque chose. 
Dès le début on doit lui montrer qu'on lui accorde notre confiance 
(limitée évidemment, on ne va pas donner l'accès à la BDD qui contient 
les données personnelles des membres à n'importe qui) et lui donner des 
responsabilités, lui montrer que c'est son sujet, c'est lui qui le 
leade, et qu'on apprécie sa contribution.

Quelques exemples :

1. la team infra du FP : un nouveau arrive, se présente, détaille ses 
compétences et ses envies. Un dialogue s'établit entre les membres 
actuel et le nouveau venu, « tiens je m'occuperais bien de ce truc sur 
les moteurs de recherche », « cool, on avait besoin d'un volontaire ! 
Fonce, tu nous feras un status report au prochain meeting ».

2. la traduction : un nouveau arrive, se présente, et peut commencer à 
traduire dès le début. Vu que le processus implique une relecture, on 
peut confier du travail à n'importe qui rapidement.

3. le packaging : un nouveau arrive, soumet un(des) paquet(s) et fait 
des reviews. Le processus d'intégration exige qu'il contribue, et il y a 
des tonnes de petits travaux à faire (soumission de paquets simples, 
reviews faciles,...).

On pourrait aller plus loin, mais globalement tous les processus de 
transformation d'utilisateurs en contributeurs qui fonctionnent ont ça 
en commun : dès le début un nouveau peut/doit contribuer, et il y a 
suffisamment de « low hanging fruits » pour l'accueillir.


Pour résumer :

1. un système de grades va à mon avis dans le mauvais sens : il donne 
trop d'importance aux anciens et donne l'impression aux nouveaux que 
faut être une rock star pour pouvoir faire quelque chose

2. avant de vouloir que des nouveaux viennent donner un coup de main, il 
faut avoir du travail qu'ils pourront accomplir *dès le début*

3. pour certains domaines, une échelle de *responsabilités* (plutôt 
qu'une échelle de *rock-starité*) peut être intéressante (typiquement 
les sysadmin-* pour la team infra, le packaging qui implique 
candidat/packager/sponsor,...), mais elle ne doit pas avoir pour but de 
flatter l'ego de ceux qui la gravissent, uniquement de séparer les 
responsabilités et rappeler que certains trucs sont un peu touchies, 
donc on ne les donne pas à tout le monde

4. j'en ai pas parlé avant, mais je pense qu'il est important que quand 
on a une échelle de responsabilités, le processus pour la gravir doit 
être documenté quelque part, tant qu'à faire avec les raisons pour la 
mise en place d'une telle échelle


Conclusion, avant de parler d'une échelle et de t'offusquer de la faible 
participation, commence par faire une liste de tout ce qui serait 
faisable par un nouveau contributeur. LLaumgui a commencé avec son 
dernier email.

Personnellement, j'irais encore plus loin : en publicisant la liste des 
tâches à accomplir :
http://trac.fedora-fr.org/report/3

Si elle est présentée de façon bien proéminente et que tout le monde est 
invité à la consulter et à s'attribuer des tâches, je suis prêt à parier 
que certaines personnes le feront.

Finalement, je me demande si ça passe pas avant tout par un effort sur 
le langage qu'on emploie, qui a à mon avis une forte incidence sur les 
mentalités au sein de la communauté. Tant qu'on continuera nous-même à 
faire une distinction entre utilisateurs et contributeurs, les 
utilisateurs se sentiront utilisateurs, et penseront sans doute (à tort) 
qu'ils ne sont pas des contributeurs, et pire : qu'ils ne sont pas des 
*contributeurs potentiels*.

À chaque annonce pour un événement, des tournures (dont je suis aussi 
coupable) comme « venez rencontrer l'équipe Fedora-Fr » ou « les 
contributeurs Fedora-Fr » me hérissent le poil. Avec ce genre de 
tournure, on antagonise inconsciemment le lecteur de la news et l'équipe 
qui la rédige. On maintient en quelque sorte l'utilisateur dans son état 
de consommateur.

On devrait au contraire toujours chercher à être le plus inclusif 
possible, typiquement en remplaçant « venez nous rencontrer » par « 
venez participer ». En écrivant comme ça, on dit la même chose, mais on 
considère implicitement le lecteur en acteur. Pour caricaturer, dans un 
cas on lui dit de faire la queue pour qu'on lui signe un autographe, 
dans l'autre on lui dit de venir signer les autographes.

Voila pour l'état de mes réflexions sur le sujet. Je mets pas que c'est 
mes 2cts, parce que vu la taille du mail, ça ferait une pièce trop 
grosse pour tenir dans la poche :)


-- 
Mathieu



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